12.23.2010

At the dawn of my journey (The Great Expectations)

"At the dawn of my journey, I know that to realize how great your life really is, you have to realize how dreadful a dream can be. I am grateful I had that chance."

Les appréhensions...C'est pas mal ce qui constitue ma vie depuis que je suis toute petite.

Quand j'avais 5 ans, je me disais que l'école primaire ferais de moi une grande fille.

Quand j'avais 10 ans et que je faisais des jeux de rôles avec mon amie Ève, j'avais toujours 16 ans. Que ce soit en jouant au restaurant, aux journalistes, à la maison ou aux sirènes dans la piscine chez grand-papa, mon personnage avait toujours 16 ans. 16 ans, c'est l'âge des princesses, c'est à 16 ans que les filles sont belles.

En entrant au secondaire je pensait me faire un chum. Je pensais aussi que le secondaire c'était comme vivre dans le film Clueless. Le secondaire c'était branché et tout le monde y était automatiquement cool à la manière de Silverstone.

À 17 ans, j'avais la vie la plus merveilleuse devant moi, j'avais des rêves immenses et je croyais y arriver tranquillement.

Puis, je suis rentrée à l'université plus consciente que jamais de la petite fille en moi qui a peur de tout (en particulier des monstres). Il y avait longtemps que je n'avais plus 16 ans et je n'avais toujours pas eu d'amoureux. Je suis rentrée à l'université en souhaitant une petite vie normale. Je voulais mes petits rêves, une petite famille et une petite sécurité. Je voulais un petit bonheur qui serait toujours là, avec moi.

Étonnemment, des appréhensions ça change drôlement avec l'âge. On prend des chemins surprenants et on s'étonne d'où on aboutit.

Dans 7 jours je rentre à Montréal d'un périple de 4 mois à Los Angeles et je n'arrive pas à appréhender mon retour à la réalité. Je ne sais trop ce que je veux. Je n'ai pas de fantasme particulier, pas de rêve aussi petit soit-il. J'ai juste envie d'être heureuse. J'ai juste envie de vivre. J'ai juste envie de gens, de conversations, de bruit et de silence; envie de regards, de poignées de mains et de sourires. J'ai envie de rencontres et de surprises.

J'ai perdu mon gout pour l'appréhension parce que j'ai appris que la vie c'est encore plus chouette, plus satisfaisant que le serait l'accomplissement d'un rêve. J'ai appris a aimer profondément l'incertitude et j'ai appris la foi; croire en la vie, en ce qu'elle apporte de merveilleux qu'on attendait pas. J'ai appris à m'ennuyer avec modération des gens que j'aime. J'ai appris que peu importe s'ils sont loin, l'important c'est qu'ils restent avec moi. La magie c'était de penser à eux à un moment joyeux. J'ai appris à m'ennuyer avec modération parce qu'à vouloir être ailleurs, on ne comprend jamais vraiment le bonheur d'être simplement ici.

Et j'ai appris que de croiser Paul Rudd n'équivaut pas un baiser sur la joue d'un allemand. J'ai appris qu'un tapis rouge c'est pas aussi glamour s'il n'y a personne qu'on aime dessus. J'ai vu qu'Hollywood c'est plutôt laid mais qu'en bonne compagnie c'est merveilleux.

J'ai appris qu'un rêve de petite fille c'est beaucoup plus beau quand ça change et j'ai aussi appris qu'il n'y a rien de plus fascinant que de réellement aller au bout de ses idées...Aussi petites soient-elles.

Mais par dessus tout, j'ai appris que le bonheur réside dans le fait de se posséder soi-même et prendre conscience que nous avons tous le pouvoir de satisfaire nos plus brûlants désirs. Il faut seulement faire attention à ce que l'on souhaite obtenir...Car la réalité est souvent plus moche que ce que l'on imagine.





Apprehensions...That's pretty much what my life has always been about.

When I was 5 years old, I thought elementary school would make me a big girl.

When I was 10 I was role playing with my friend Eve. We were playing restaurant, journalists, family or we were mermaids in grand-pa's pool. For some reason my characters were always 16 years old. 16...That's how old princesses are, that the time when girls a beautiful.

When I entered high school I figured I would get a boyfriend and that it would be just like in that Clueless movie.

At 17, I had the greatest dreams and I was convinced I would make them true.

Then I entered univeristy. I was never more aware of the little girl in me who was still afraid of everything (especially monsters). I was definitely not 16 anymore and I had never have a boyfriend. I was not dreaming big anymore. I wanted a little job, a little family and a little security. I wanted a little happiness which I could take care of.

Strangely, apprehensions change with time. Life leads us to curious paths and we end up somewhere we could never expect.

In 7 days I will be back in Montreal after 4 months in Los Angeles and I have no apprehension. I don't know what I want exactly. I don't have any fantasy and no dream at all. I just want to be happy. I just want to live really. I just want people, conversations, noise and silence; I want eye contact, handshakes and smiles. I want to meet people. I want surprises.

I lost my taste for apprehensions because I figured that life is way better, way more fulfilling than any dream come true. I learned how to deeply love uncertainty and I learned faith; faith in life, in what it my bring us that we were not expecting. I learned to moderately miss the people I love. No matter how far they can be, they are always within me. What's magic about it is to think about them in a joyful moment. I learned to moderately miss them because, by wanting to be somewhere else we never really understand the joy of simply being here.

I figured that meeting Paul Rudd will never equal kissing some German guy's cheek. I figured that a red carpet will never be as glamorous than when loved ones stand on it. I learned that Hollywood is pretty ugly except when you visit it in good company.

I figured that a little girl's dream is more beautiful when it changes. I also figured that there is nothing more fascinating than realizing you have the power to transform your ideas into actions...As humble as they can turn out to be.

But above all this, I learned that the secret of happiness is to completely possess your own self and to be proud of it. We just have to be careful what we wish for because reality is often uglier than expected.